Les modèles de gestion de classe
La gestion de classe est un art complexe et nuancé, essentiel à la réussite scolaire. Il existe plusieurs approches de base de gestion de classe. Cependant, dans la pratique elle varie considérablement d’un enseignant à l’autre, influencée par leur personnalité, leur expérience, et le contexte unique de chaque classe. Inspiré du livre de Nancy Gaudreau, « Gérer efficacement sa classe : Les cinq ingrédients essentiels », cet article présente les principaux modèles de gestion de classe.
Le modèle de Skinner : le conditionnement opérant en classe
Skinner, avec son approche basée sur le conditionnement opérant, suggère une gestion de classe où le comportement des élèves est façonné par une série de renforcements et de punitions, positifs et négatifs. Afin d’encourager l’élève à reproduire les comportements attendus, l’enseignant utilise les renforcements positifs et négatifs caractérisés par l’ajout d’une récompense d’une part et d’autre part, au retrait d’une punition à l’élève. En revanche, lorsqu’il veut réduire la probabilité de reproduction d’un comportement inapproprié chez l’élève, il fait recours aux punitions positives et négatives qui sont respectivement l’ajout d’une sanction et le retrait d’un avantage à ce dernier. Cette technique, bien que parfois controversée, permet à l’enseignant de renforcer activement les comportements positifs et de décourager les comportements inappropriés.
Le Modèle de Canter : la discipline affirmative pour l’empowerment des élèves
La méthode de Canter, connue sous le nom de « discipline affirmative », met en avant l’importance de l’autorité et de la confiance en soi pour l’enseignant. Ici, l’enseignant est appelé à manifester de l’autorité et de l’assurance au cours de ses interventions afin d’inciter les élèves à adopter les comportements attendus. Elle encourage la définition claire des attentes, des règles et des conséquences, permettant ainsi aux élèves de comprendre le cadre dans lequel ils évoluent.
Le Modèle de Dreikurs : comprendre les motivations des élèves
Dreikurs se focalise sur la compréhension des motivations derrière les comportements des élèves. L’enseignant encourage les élèves à découvrir leurs capacités et à être autonomes, en les laissant choisir les règles de conduite et les conséquences en cas de non-respect. Cela favorise l’adoption mutuelle d’attitudes positives. En cernant des buts comme la quête d’attention ou le désir de puissance, cette approche aide les enseignants à orienter les élèves vers des comportements plus constructifs, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance.
Le Modèle de Jones : la discipline positive pour une classe harmonieuse
Fred Jones, avec son approche de « discipline positive », souligne l’importance des interactions positives et de la communication claire. L’enseignant communique clairement ses attentes, maintient de bons rapports avec les élèves, et utilise avec tact les punitions pour corriger les comportements inappropriés. Cette méthode vise à établir un environnement de classe où les élèves se sentent compris et respectés.
Le Modèle de Kounin : la prévention par l’engagement pédagogique
Jacob Kounin, à travers sa « discipline préventive », insiste sur l’importance de la planification et de la variété des activités pédagogiques. L’enseignant doit élaborer des stratégies de planification d’activités diversifiées pour favoriser la concentration des élèves et réduire les comportements inappropriés. Il doit également contrôler efficacement la classe et s’assurer de la compréhension du contenu par les élèves. Son modèle met en évidence comment un enseignement dynamique et engageant peut prévenir les comportements indésirables.
Le Modèle de Gordon : communication et autodiscipline
Thomas Gordon propose une méthode axée sur la communication efficace et l’autodiscipline. Cette approche exclut les récompenses et les punitions. Elle repose sur une communication harmonieuse des attentes de l’enseignant et des besoins des élèves, ainsi que sur l’autodiscipline. En cas de comportement inapproprié, l’enseignant rassure et soutient l’élève sans jugement, favorisant ainsi la recherche de solutions constructives. Ce modèle encourage l’enseignant à établir une relation de confiance et de respect mutuel avec les élèves, favorisant ainsi un climat de classe propice à l’apprentissage.
Le Modèle de Glasser : Le pouvoir de l’engagement et de l’interdépendance
William Glasser se concentre sur l’engagement des élèves et la création d’un environnement où ils se sentent valorisés et en sécurité. L’enseignant guide et répond aux besoins des élèves en créant un cadre propice à leur sentiment de sécurité et d’importance. Il privilégie des activités coopératives pour encourager l’autonomie et l’interdépendance des élèves. Sa méthode promeut des activités qui encouragent la coopération et l’autonomie des élèves.
Le Modèle de Chelsom Gossen : La Responsabilisation par la Réparation
Chelsom Gossen introduit une approche unique centrée sur la responsabilisation des élèves. Cette gestion de classe vise à responsabiliser l’élève, qui doit assumer les conséquences de ses actions par des actes réparateurs. L’enseignant offre à l’élève la possibilité de corriger son comportement à travers des actions constructives. Ici, au lieu de punitions traditionnelles, les élèves sont encouragés à réparer les conséquences de leurs actions, renforçant ainsi leur compréhension des impacts de leurs comportements.
En somme, la gestion de classe est une mosaïque de techniques et de philosophies. Chaque modèle présente des avantages et des défis uniques, offrant aux enseignants un éventail d’options pour créer un environnement d’apprentissage équilibré et efficace. En comprenant et en intégrant ces différentes approches, les enseignants peuvent développer un style de gestion de classe qui répond non seulement à leurs propres besoins et valeurs, mais aussi à ceux de leurs élèves, favorisant ainsi une expérience éducative enrichissante pour tous.